Récemment, on entend beaucoup parler du terme de « violences vicariantes » et c’est bien, parce qu’il est nécessaire de l’utiliser afin que la société dans son ensemble puisse se rendre compte de la situation. Mais c’est quoi au juste ?
Faisons un petit point sur la question.
Les violences vicariantes, c’est quoi ?
C’est un terme qui nous vient d’Espagne et qui a été particulièrement vulgarisé chez nos voisins (violencia vicaria) lors d’un drame en juin 2021 : un double infanticide, perpétré par le père pour faire du mal à la mère. Parce que c’est ça, une violence vicariante, c’est une violence par procuration.
En Espagne, le terme (qui y est officiel depuis 2017) est désormais largement utilisé dans un contexte de lutte contre les violences sexistes.
Et pourtant… ce sont bel et bien les enfants qui en sont les victimes directes. Et les parents protecteurs les victimes par procuration.
Les nombreux types de violences vicariantes
En France, le terme a été remis sur la table suite au décès tragique d’une enfant de 5 ans, assassinée en mai 2023 par son père. Il n’a pas supporté la séparation avec sa mère… alors il s’est « vengé » en assassinant Chloé.
Mais l’infanticide n’est pas la seule violence vicariante qui existe, et c’est là où le bât blesse : elles sont très nombreuses. En réalité, tout ce qui peut être fait à une femme dans le cadre de violences conjugales peut aussi être fait à son enfant, afin de l’atteindre, elle. Violences physiques, sexuelles, psychologiques, coercitives… si vous y pensez, ils y ont pensé avant vous. Et c’est en cela que l’enlèvement parental peut être une violence par procuration.
L’enlèvement parental est-il toujours une violence vicariante ?
Absolument pas.
Dans certains cas, la non-représentation d’enfant, voire l’enlèvement, est le passage forcé du parent protecteur pour tenter d’épargner l’enfant. Pour lui éviter une ou plusieurs des autres violences dont il est peut-être déjà victime.
Tous les enlèvements parentaux ne se déroulent pas dans le même contexte, il faut en être conscient.
Mais la trame « refus de la séparation + enlèvement parental par l’agresseur » (agresseur, oui, puisqu’il y a toujours des violences sur l’autre parent en amont), c’est toujours, toujours, toujours, une violence vicariante.
L’agresseur n’a plus accès à sa victime habituelle, suite à une séparation, à un jugement, un déménagement, alors il utilise l’enfant du couple comme un outil. L’enfant, le dernier lien entre la victime et l’agresseur, devient un objet inanimé qui servira d’arme contre son parent… et devient donc victime à son tour.
Quand Alia a été enlevée, j’étais non seulement séparée, mais j’attendais aussi un jugement pour avoir sa garde, et en plus, j’avais déménagé pour la protéger. De plus, je ne répondais plus aux appels, et je ne répondais aux SMS du père que s’ils concernaient notre fille. Le bingo de la violence vicariante. Qui a fini en rapt parental.
Pourquoi les violences vicariantes sont si problématiques
Parce qu’elles font plusieurs victimes. Et c’est le but d’ailleurs. L’agresseur, quand il n’a plus de moyen de pression sur sa victime préférée (sa conjointe) va se tourner vers le seul lien qu’il a encore avec elle : les enfants.
Et ça, c’est quelque chose que la société n’est pas encore prête à accepter.
Combien de fois a-t-on entendu qu’un mari violent n’est pas forcément un mauvais père ? Que de toute façon, on ne peut pas être sûr de ce que dit l’enfant, les enfants, ça ment ? Je suis énervée rien qu’à écrire ces lignes, je ne vais pas vous mentir…
Alors on laisse les choses arriver, parce qu’on « ne peut pas être sûr ». Et quand c’est trop tard, ah ben ça, on l’avait pas vu venir hein. Il était violent avec la mère et maintenant l’enfant trinque ? C’est un conflit parental, voilà tout.
Mais ces enfants sont les adultes de demain. Et la société a un devoir de protection envers eux.
Double peine pour les enfants victimes de violences vicariantes
Les violences vicariantes sont terribles pour les enfants parce qu’ils en sont les premières victimes, mais qu’on ne les reconnaît même pas comme victimes, justement parce qu’ils ne sont « que » des enfants. Le serpent qui se mord la queue.
Et c’est encore plus vrai dans le cas d’un enlèvement parental, puisque la seule victime reconnue par la loi française dans ce cas, c’est le parent lésé. L’enfant n’a absolument aucune place dans l’histoire, il ne peut pas porter plainte, pas être représenté par un avocat, pas se défendre. Alors pourtant qu’on lui a volé sa vie, sa famille, ses amis, son école, parfois sa langue, son nom, son identité.
Protégeons les enfants
Les enfants, tous les enfants, sont la société de demain. Même s’ils ne sont pas vos enfants, ceux que vous élevez, il nous revient à nous, adultes, de faire en sorte qu’ils puissent vivre dans de bonnes conditions.
Arrêtons d’accepter les aberrations de la loi.
Je vous le rappelle, la loi change en fonction des besoins de la société. Lorsque la société exigera collectivement de protéger les enfants, la loi suivra.
Pour aider Alia à retrouver sa famille, vous pouvez partager son histoire. Et pour ne rien manquer, vous pouvez nous suivre sur nos réseaux sociaux ou vous abonner ici

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