Aujourd’hui, je vous parle enlèvement parental, mais à travers les yeux d’une victime qui s’en est sortie.
MC ViDja (son nom de plume) a été raptée par l’homme qui l’élevait avec sa mère alors qu’elle n’avait même pas onze ans. Ses deux sœurs ont elles aussi été emmenées de force vers l’Algérie des années 80. L’enfant raptée devenue adulte nous raconte son histoire dans Otage en sursis, sorti en juillet 2020.
Otage en sursis, l’autofiction qui témoigne
« Otage en sursis » est le témoignage d’une survivante. L’autrice y revient sur les différentes parties de sa vie : une enfance difficile, une adolescence meurtrie par le rapt parental, et une vie d’adulte qui accumule les complications. Et ces complications ne sont pour beaucoup que les conséquences directes du kidnapping qu’elle a vécu.
Mais MC a pu, a su, surmonter tout cela. Elle nous emmène avec elle, partout où elle s’est rendue de son plein gré, mais aussi où on l’a emmenée de force, voire séquestrée. Elle nous présente sa vie, ses espoirs, ses galères. Ce premier livre est une autofiction, mais chaque phrase sonne vrai, chaque mot crie réalité.
Toutefois, je ne veux pas trop vous en dire ! En effet, on me dit dans l’oreillette qu’un nouveau livre, approfondi, est à paraître sous peu. Je ne voudrais pas vous spoiler 😉
Un rapt qui fait écho à celui d’Alia Bouklachi
Sachez seulement combien son histoire résonne quand on connaît celle d’Alia Bouklachi. Combien il est rageant de voir que rien n’a changé entre 1985 et 2016 en terme d’enlèvement parental, de justice, de législation, de protection de l’enfance. Tant de choses ont fait écho d’une histoire à l’autre, tant de choses qui sont pourtant inacceptables.
Comme MC, Alia a été enlevée par 2 fois avant son dernier rapt, celui qu’elle qualifie de « fatal ». Et comme MC, Alia a quand même pu passer la frontière vers l’Algérie. Comme MC, on lui a volé tous ses droits les plus basiques : son identité, sa famille (sa famille maternelle, mais aussi ses « demi » frères/soeurs), son droit à l’éducation…et sa voix. Alia, MC, et tous les autres enfants kidnappés ont perdu leur statut d’humain. Ils sont devenus des objets que leurs rapteurs utilisent de la façon et au moment qui leur semblent les plus opportuns.
De l’espoir pour les enfants victimes d’enlèvement parental
Je vous rassure sans vous spoiler.
MC a pu s’évader. Elle a repris sa liberté.
Le coût de cette liberté a, malheureusement pour elle, été très élevé. Elle paye encore le prix de son kidnapping et de sa fuite à ce jour, dans sa vie quotidienne.
Aujourd’hui, elle se bat pour que les enfants victimes de rapt parental soient soutenus, aidés, accompagnés. Et pour qu’un jour enfin, il devienne difficile d’enlever un enfant Français.
Pour cela, elle a créé l’association Théravie ARP (anti rapt parental-icide) que vous pourrez retrouver sur cette page https://www.theravie-arp-apa-antirpicide.org/ C’est donc une association créée par et pour les enfants kidnappés par un parent.
Son livre est à la fois important et intéressant pour la cause : il est l’un des rares à avoir été écrit par une enfant raptée. J’ai dans ma bibliothèque personnelle beaucoup de livres sur l’enlèvement parental (ok…presque tous…) mais on ne compte que 3 témoignages en tout (!) écrits, voire co-écrits, par l’enfant. Tous les autres sont proposés par l’un des parents.
Cela rend ce témoignage d’autant plus précieux.
Je trouve ces témoignages d’une importance capitale, notamment pour moi, puisqu’ils me permettent de m’informer sur les différents cas, mais aussi pour montrer combien la situation s’est tristement banalisée. Je vais donc tenter, à l’avenir, de vous proposer un livre de temps en temps sur le sujet.
Je vous remercie d’avoir pris le temps d’arriver jusque là !
Comme toujours je vous souhaite un agréable weekend, et de prendre bien soin de vous.
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L'affaire Alia Bouklachi 